Le matin, il n’y eut personne pour tirer les rideaux du roi mais celui-ci ne se fâcha pas, car la lumière tombait en plein sur la pastèque qui, la veille, s’était confondue avec le rideau, et ce fut la première chose qu’il vit en se réveillant.
- Te voilí toi, où étais-tu cachée ! s’exclama-t-il, étonné.
- Toc, toc !
Brustur et Cristur entrèrent tout pâles et tremblants.
- Votre majesté, on dirait que la terre a englouti la pastèque.
- Clest vous qu’elle va engloutir, espèce de nigauds, et plus tôt que vous ne le croyez ! La voilí ! dit-il en montrant la pastèque.
Les deux pages soulevèrent la pastèque pour l’emmener mais le roi les suivit avec son couteau car il voulait trancher la pastèque pour la manger. Mais lorsqulil pointa le couteau sur elle, celle-ci s’échappa de nouveau et se mit ni rouler, suivie par tous les ministres. Et comme la veille, dès qu’ils croyaient lui mettre la main dessus, la pastèque trouvait moyen de leur échapper et se glissait tantôt sous un fauteuil, tantôt sous une table ou derrière une statue. A un moment, le Premier ministre se mit en travers de son chemin en disant :
- Lí , pas question que tu m’échappes ! Mais la pastèque lui passa entre les jambes et le Premier ministre tomba ni la renverse dans le grand escalier de la salle du trône.
Après cette petite aventure, la pastèque arriva sous une tonnelle où se tenait la reine qui était en train de faire de la broderie. Elle se cacha ni ses pieds sous ses larges jupons de soie. Lorsqulelle finit de broder, la reine étira ses bras pour se dégourdir puis elle se leva, se prit les pieds dans la pastèque et tomba dessus. La pastèque roula un peu et la reine gloussa. Alors la pastèque se mit ni faire tournicoter la reine sous la tonnelle et celle-ci s’amusait et riait aux éclats. Les dames de compagnie se précipitèrent pour découvrir pourquoi la reine riait de la sorte et elles furent tout ébahies de la voir pirouetter ni dada sur la pastèque.