Imrod, le petit crocobaleineau vivait sur les rives de la Lagune Insipide. Clétait une créature mi-baleine, mi-crocodile. Il avait hérité la tête ni carreaux blancs et noirs de sa maman, la baleine volante et le caractère ronchon de son papa, le crocodile.
Imrod se réveilla un beau matin, s’en alla au bord de la lagune et jeta un œil dans le miroir de l’eau:
- Par saint Kikibulle! Mes ailes ont poussé! Elles sont comme celles de ma mère, blanches et rugueuses, s’écria-t-il en regardant les ailes qui venaient de percer sa peau. Je serai libellule! Ou mieux, hélicopètre policier!
Le petit crocobaleineau se précipita vers les falaises de la Lagune Insipide. Il grimpa dessus puis il ouvrit ses ailes rugueuses et sauta. Mais il fit plouf dans l’eau et coula jusqulau fond de la lagune. Avec ses pattes comme des rames, il nagea jusqulí la rive et tout déçu, il s’assit sur un rocher.
- Ces ailes ne sont bonnes ni rien. Moi, je veux des ailes-qui-volent-toutes-seules, comme celles du hélicopètre policier!
Le petit crocobaleineau réfléchit un certain temps et tout ni coup il sentit quelque chose lui piquer le flanc.
- Pousse-toi de lí , c’est mon rocher! lui dit Chauvecorbeau, le corbeau noir, en le piquant avec son bec pointu.
- Je ne me pousserai pas, c’est moi qui me suis assis lí en premier, lui répondit Imrod.
- Mais c’est mon rocher, grommela Chauvecorbeau.
- Je ne me pousserai pas avant d’avoir des ailes-qui-volent-toutes-seules! dit le crocobaleineau.
- Hé, hé, c’est pour ça que tu restes lí te tortiller comme un asticot? Si tu te lèves de mon rocher, je te donnerai le pépin magique qui te fera pousser des ailes-qui-volent-toutes-seules.
Les yeux d’Imrod brillèrent et son cœur se gonfla de joie.
- Tope-la! Donne-moi le pépin!