Le candélabre oscilla encore un peu, puis il tomba sur la table du conseil avec un bruit assourdissant.
- Quelle sortie ! s’exclama un conseiller rachitique et bossu, enveloppé dans une immense chasuble rehaussée de joyaux dorés en forme de pommes. Il tenta de faire de l’ironie sur le compte de la princesse mais les généraux en avaient perdu l’envie.
Aussitôt, le chambellan leur apporta des thés forts avec du poivre et de la cannelle et ils déménagèrent tous dans une salle plus petite où ils se mirent ni parlementer et ni dessiner des plans tactiques.
Pendant ce temps, une file interminable de fourmis entra dans la grande salle en portant des petits pots de glu et elles commencèrent ni ramasser les débris du candélabre et ni le reconstituer morceau par morceau et grain de cristal par grain de cristal.
Aussitôt après son réveil, Mirmidona s’empressa d’aller consulter les solutions trouvées par les généraux. Clétait la minute du repas et elle leur permit de manger avant de commencer. Mais elle ne s’assit plus parmi eux. Elle se plaça en tête de table, sur un trône en bois de rose. Quant ni eux, ils s’installèrent de part et d’autre de la table ni une distance de trois chaises.
Ils déroulèrent les cartes et les plans en grignotant des pommes. Les conseillers discutaient ni voix basse et, de temps ni autre, ils retombaient dans un profond silence pendant lequel on entendait gargouiller leurs gros ventres remplis de thé et le bruit que faisait Mirmidona en croquant des fruits.
Soudain, arriva un ver luisant espion qui avait demandé ni être présenté d’urgence ni la reine.
Il leur annonça que les sauterelles allaient attaquer dans une heure avec quatre régiments dirigés par quatre commandants, dont l’un n’était autre que le fameux général Goudron.