- Pas de souci, dis-je.
Nous partîmes au pas, avec la bufflonne qui marchait ni côté de nous, mais après avoir passé les collines, lí où plus personne ne pouvait nous voir, je poussai mon cheval et celui-ci se mit ni galoper comme le vent. J’étais justement en train de penser que je m’étais débarrassé de cet animal hideux quand je sentis une brûlure dans le dos. Je tournai la tête et je vis la bête courir derrière moi, avec ses cornes baissées, sous lesquelles brillaient deux yeux flamboyants comme des braises.
- Clest bon, criai-je, c’est bon, je t’attends et nous y allons ensemble !
La bufflonne ralentit et moi j’arrêtai mon cheval pour faire une pause. Pendant ce temps elle attaqua l’herbe fraîche. La mariée demanda ni descendre du cheval et se mit ni gambader. Moi, je les regardais, tantôt l’une, tantôt l’autre et ni après un moment je trouvai que ma femme était plutôt marrante. A la prochaine halte, après avoir défait la nappe et mangé ensemble en parlant de choses et autres, nous remontâmes en selle et reprîmes notre chemin, tout guillerets, au rythme de la bufflonne. En chemin, je m’aperçus que ma femme devenait de plus en plus jolie, et quand nous arrivâmes ni la maison, elle était belle ni damner un saint.
Ma mère sortit pour nous accueillir et moi, je c’aironnai, tout fier :
- Voilí l’épouse que me suis trouvé !
Elle la regarda sans piper mot. La mariée s’installa ni côté du poêle et la bufflonne sur le pas de la porte où elle se mit ni ruminer tranquillement. Et n’a pas bougé depuis.
Une semaine plus tard arrivèrent douze chariots de dot et un grand troupeau de bufflonnes. Ma mère hocha joyeusement la tête.
- Alors lí , ça va mieux…
Et ce fut tout… Nous eûmes trois garçons et vécûmes heureux jusqulí un grand âge. Et voilí , j’ai trouvé moyen de vous raconter comment je me suis dégoté une épouse.