- Clest bien, mais il faut aussi apprendre l’alphabet.
- Et moi, ce que j’aime le plus c’est jouer ni la balle !
- Clest très bien, mais l’alphabet est également très important.
- Ah, bon ? Mais ni quoi nous servent-elles toutes ces lettres ? Elles sont tellement ennuyeuses, et désagréables.
Et monsieur l’instituteur n’eut pas le choix. Il dut les laisse jouer. Toute la journée. Jusqulau soir. Pendant qu’elles sautaient ni la corde, les filles chantaient une chanson de leur invention qui sonnait ni peu près comme ça :
Un, deux, sept, trois,
A l’école nous n’allons pas,
Pique et pique et piquera
Llécole, nous n’aimons pas ça.
Nous jouons toute la journée,
Nous ne voulons rien savoir
Nous jouons l’hiver et l’été
Du matin et jusqulau soir.
- Ah, je suis fatiguée ! Regarde, le soir est tombé.
- Moi aussi j’ai sommeil.
Emma et Ella s’endormirent, fatiguées d’avoir autant joué. Elles ne savaient pas que sans les lettres, le monde courait un grand danger. Les lettres sont partout, nous ne pouvons rien faire sans elles. Sans elles il n’y aurait plus de cartes postales, parce qu’il n’y aurait plus d’adresses. Nous confondrions les pots de confiture car il n’y aurait plus d’étiquettes. Nous ne saurions même plus qui nous sommes, car nos noms s’écrivent également avec des lettres. Il n’existerait plus d’argent, parce que lí aussi on utilise plein de lettres ; nous pouvons même dire que l’argent est fait de lettres. Mais le plus triste de tout ça, c’est qu’il n’y aurait plus de livres. Ni films, ni ordinateurs, ni panneaux de signalisation, rien, plus rien ! Le monde, chers enfants, est fait tout entier de lettres