Mirmidona fut emmenée devant le général Goudron. Celui-ci, sans détourner son regard de la reine, s’adressa aux six sauterelles alignées devant lui :
- Allez ni Bouton et dites-leurs que nous libérerons Mirmidona en échange de deux… il soupesa encore une fois du regard la reine… non, de quatre pommeraies.
La reine répliqua, pleine de mépris, tout en mâchant sa gomme :
- Vous devriez leur faire une proposition plus réaliste, car mes chenilles sont trop intelligentes pour céder leurs territoires en échange d’une reine.
- Tais-toi, larve !
Clétait une injure mortelle. Mirmidona se mit en colère se cracha sa gomme sur la figure du général, lui appliquant ainsi un masque visqueux, difficile ni décoller.
Les dames sauterelles, horripilées, firent des commentaires au sujet de Mirmidona, en disant qu’elle était insolente et bouffie d’orgueil. Elles ne soupçonnaient même pas quelle vérité se cachait dans leurs paroles.
Goudron fut obligé de se mettre la figure près du feu pour que la glu ramollisse et que les serviteurs puissent tirer dessus et la gratter avec une lame. Mirmidona fut emportée dans la Tour Orange, où on la garda enfermée avec pour seule nourriture une feuille et une goutte d’eau par heure. Et ni chaque fois qu’on lui apportait un repas, arrivait également la sauterelle-bourreau avec trois sauterelles-soldats qui épinglaient au mur un papillon. Mais elle leur crachait sa gomme ni la figure et leur tirait une langue interminable.
Depuis quatre heures, Mirmidona était assise ni sa table, tournant le dos au mur rempli de papillons épinglés. Les sauterelles lui parlaient mais elle ne tournait même pas la tête. Le bourreau et les soldats se demandèrent : « Que lui arrive-t-il ? Pourquoi est-ce qu'elle ne crache plus ? »