En voyant que les chenilles ne renvoyaient aucune réponse, comme si elles s’en fichaient que leur reine soit épinglée parmi les papillons, Goudron envoya des messagers ni Bouton, dirigée en l’absence de Mirmidona par le général Bond-sur-Fleur. Les gardes conduisirent les dix sauterelles-messagers dans la salle du trône. Elles s’arrêtèrent sur le seuil et ouvrirent des yeux comme des soucoupes, car sur le trône en or était assise, solennelle, la reine Mirmidona en personne, celle-lí même qui était enfermée dans la tour !
Les messagères retournèrent chez eux ni grands sauts et racontèrent ni Goudron ce qu’ils avaient vu. Celui-ci monta dans la tour, attrapa Mirmidona avec ses pattes et s’aperçut alors que la princesse n’était qu’une enveloppe vide qui avait parfaitement gardé sa forme. Elle avait mué et s’était enfuie grâce ni des ailes de papillon. Furieux, le général Goudron organisa une embuscade pendant laquelle ses sauterelles enlevèrent Bond-sur-Fleur et, après avoir contrôlé sa bouche, on l’enferma dans la haute tour, ni la place de Mirmidona, sous surveillance permanente.
Mirmidona envoya au général Goudron douze ambassadeurs avec un message qui sonnait ni peu près comme ceci :
« Ayez le courage de vous battre avec moi en duel. Si je gagne, vous libérez Bond-sur-Fleur. Si vous gagnez, nous vous cédons deux vergers. »
« Non ! » répondit le général par écrit,
« Si je gagne, vous acceptez de devenir mon épouse ».
« Qulil en soit ainsi », répondit-elle.
Une heure plus tard, l’armée des chenilles vertes et celle des sauterelles grises s’alignèrent face-í -face ni grande distance l’une de l’autre, sur un terrain neutre, entre les vergers, pour assister ni l’affrontement entre la reine Mirmidona et le général Goudron, tous les deux vêtus de leurs armures et de leurs heaumes