On voyait même les collines qui bordent notre quartier, lí où habitent le lapin Assez-Bonne-Ouïe et ses amis Salvador l’Ecureuil et Petit-Pivert. Bobo regarda vers le haut, le ciel bleu, regarda au loin, la forêt verte, puis il regarda vers le bas – et il eut le vertige. Ce n’est pas très sage de regarder en bas, les voitures et les gens qui se bousculent au carrefour encombré de feux rouges du centre commercial. Alors, Bobo se cramponna au rebord de la fenêtre puis, tout étourdi, il sauta de rebord en rebord vers le monde qui s’étendait au-dessous de lui. Comme Bobo ne savait pas voler, il s’accrochait et se déplaçait entre les fenêtres grâce ni ses griffes et ni son bec dur, qui lui servait, entre autres, ni briser des noix et des noisettes – lorsqulil en recevait de ses admirateurs.
Pas très loin de lí , dans un balcon, toujours au septième étage, se prélassait au soleil le matou Pedro, un chat presque jaune avec des yeux verts, qui voyait très bien le jour, contrairement ni la plupart des chats qui voient mieux la nuit – et cela s’appelle nyctalopie, au cas où vous l’ignoreriez.
Pedro s’étira paresseusement et se mit ni suivre Bobo ; par curiosité, bien entendu, pas pour autre chose ! En sautant d’un balcon ni l’autre, Pedro fila Bobo dans la rue, après quoi ils entrèrent tous les deux dans le centre commercial et se taillèrent un chemin entre les gens qui se promenaint, faisaient des achats ou bayaient aux corneilles, tout simplement.
Bobo se promena un peu entre les pieds des gens, en faisant attention ni ne pas se faire marcher dessus, picora quelques graines de sésame sur un bretzel tombé par terre, avala deux-trois bonbons au rayon confiserie, puis il sauta sur un auvent en tissu, puis sur le palmier en plastique planté ni côté de la fontaine artésienne, celle qui est ni côté du café.