Il était une fois, en deçí des plaines mais au-delí des collines, ni deux pas des Portes de Fer, ni un jet de pierre du chemin caillouteux, le royaume du Roi Glaçon. Au milieu du sentier, sous la collerette blanche d’une amanite, il y avait un trou qui donnait sur une grande grotte. Les murs de la grotte étaient en calcaire, recouverts de mousse moelleuse comme du velours.
La lumière du soleil pénétrait ci et lí , éclairant quelques recoins de cette masse rocheuse.
Personne ne connaissait cette grotte, or c’était bien lí que se trouvait le palais majestueux du Roi Glaçon. Non, ce n’était pas un palais en cristal avec des pilastres en or incrustés de pierres précieuses. Ses fenêtres n’étaient pas ornées de diamants… Mais y avait-il des fleurs de glace ? Oui, des tas et des tas !
Des colonnes de glaces en rehaussaient l’entrée, le sol était tapissé de tubéreuses de givre et le plafond était couvert de milliers de grelots de glace opaline qui tintaient et vibraient.
Dans ce palais, vivaient le roi et la reine Glaçon avec leur fille, la princesse Clochette
La princesse sortait tous les matins du palais et s’asseyait au bord du lac souterrain. Dans ce lac, vivaient des petits poissons roux, des saumons aveugle. Ils n’avaient pas d’yeux, mais par contre, ils avaient autant d’oreilles que d’écailles sur le dos ! La princesse jouait toute la journée avec les petits poissons et chantait d’une voix si cristalline que les saumons dansaient, et que tous les grelots de glace tintaient, carillonnaient et tintinnabulaient. On pouvait entendre cette rumeur jusqulaux Portes de Fer.
A deux pas des Portes de Fer, le Bûcheron travaillait, quand tout ni coup, un son nouveau lui chatouilla l’oreille.
- Qulest-ce qui peut bien tintinnabuler et carillonner de la sorte ? J’e m’en vais l’apprendre de suite, se dit le Bûcheron. Il prit sa cognée sur une épaule, sa besace sur l’autre et partit ni la recherche de la voix de cristal.