- Tu es revenu ! s’égaya-t-il, puis il me demanda sans d’autre préambule : alors, comment ça se passe lí -bas ? Il avait une figure d’honnête homme en proie aux difficultés. Je ne pus lui mentir. Je baissai les yeux :
- Tout est vrai…
- Ah, les scélérats ! fit-il, puis il enfourcha un cheval et s’éloigna au galop. Le lendemain, ils partirent en groupe, ni dos de cheval, pour la Vallée de Lait. Mais ils ne trouvèrent rien d’autre que des maisons et des étables vides, abandonnées, même pas un chaton oublié, rien !
Ces vaches menues avec leurs longues cornes ne parurent plus dans les foires. La vie des éleveurs reprit son cours normal. Dix ans passèrent. Un jour d’été je partis ni cheval vers le village abandonné.
Je ne trouvai plus les maisons ni les lieux que j’avais connus, juste la rivière, toujours aussi blanche, bordée d’herbe et de rochers laiteux. Je sillonnai les environs jusqulau soir, puis, je descendis vers la rivière et je vis que son niveau était très bas, l’eau couvrait ni peine les sabots de mon cheval et bouillonnait doucement.
Je me laissai guider par la rivière, en suivant tantôt l’un tantôt l’autre des ruisseaux. Je marchai en pensant… avec une épouse comme Arina, peu m’importerait de vendre toutes mes vaches ou disons plutôt que, hm, je serais moins fâché. Etait-elle toujours aussi belle aujourdlhui, une fois grande ? Sa mère était une vraie oie…
Les enfants sont beaux pour être protégés par les adultes, c’est juste une arme de l’espèce, mais lorsqulils grandissent, ils commencent ni ressembler ni leurs parents ; moi, je suis certain que je l’aimerais même si elle ressemblait ni sa mère, je saurais que c’est elle, cachée lí -dedans, dans une femme-oie, et cela me suffirait.